Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Face à la multiplication des cas de coronavirus Covid-19 dans plusieurs pays du globe et aussi au Cameroun, le Cercle Belgo-Africain pour la Promotion Humaine par une lettre, suggère au ministre de la justice,en guise de prévention, la libération des prisonniers en situation de détention provisoire. Une mesure qui devra désengorger les prisons camerounaises surpeuplées. L'intégralité de la lettre.

Monsieur le Ministre de la Justice Laurent Esso
Ministère de la Justice
BP 466, Yaoundé
Cameroun

Par fax : +237 2 223 55 59

Douala le 23 mars 2020

Objet: Covid-19: Demande de libération de tous les prisonniers en détention provisoire  pour des raisons sanitaires. 

Monsieur le Ministre,

Le Cercle Belgo-Africain pour la Promotion Humaine (CEBAPH), vous renouvelle ses compliments citoyens et se fait le devoir salutaire, de plaider auprès de votre haute autorité, la cause des citoyens en détention provisoire dans les prisons du Cameroun.

Le gouvernement avait indiqué récemment que les prisons du pays abritaient 26 702 détenus pour une capacité d’accueil de 17 000 places. 

Avec les multiples arrestations dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, la guerre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et la crise post-électorale, ces chiffres ont sans doute gonflé. 

Les rapports de plusieurs organisations de défense et de promotion des droits humains renseigne que la prison de Maroua accueille 1500 détenus, soit plus de quatre fois la capacité prévue. La population de la prison centrale de Yaoundé était quant à elle d’environ 5000 détenus alors que sa capacité maximale est de 1 500 prisonniers. Celle-ci est par ailleurs désormais au centre d’attentions sécuritaires particulières avec l’arrivée quasi récurrente de personnalités arrêtées dans le cadre des crises évoquées plus haut.

Monsieur le Ministre, malgré les interdictions de rassemblements de plus de 50 personnes, les fermetures d’écoles, de bars, de restaurants, les restrictions dans les transports notamment, en vigueur au Cameroun, la pandémie de Covid-19 continue d’avancer rapidement

Nous avons peur Monsieur le Ministre, que les prisons camerounaises soient le véritable réceptacle de cette pandemie de Covid-19 si rien n'est fait, pour constituer une riposte large et efficace à cette dernière. Ne rien faire à cet égard, le nombre de personnes infectées sera possiblement très élevé et les équipes de soins de santé des établissements pénitentiaires ne sont pas outillées pour y faire face.

Les personnes incarcérées et les membres du personnel de ces établissements font donc partie des personnes particulièrement à risque. Ils et elles seront gravement touchée-s si des mesures drastiques ne sont pas immédiatement prises. 

La surpopulation des prisons, leur exiguïté et leur configuration architecturale en font des foyers potentiels de propagation importants.

Nous vous suggérons Monsieur le ministre, de libérer tous les prisonniers en détention provisoire, afin que ces derniers puissent rentrer chez eux pour le confinement et de comparaître libre au moment où les services judiciaires vont à nouveau traiter de leur situation.

Désengorger les prisons camerounaises permettrait de réduire le risque de propagation du virus et aiderait à mettre à disposition des cellules afin d’isoler les détenus soupçonnés de porter le virus.

Forcer des gens à rester incarcérés alors qu’il y a une pandémie est plus qu’injuste, c’est dangereux pour tout le monde  

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre très haute considération.

Directeur chargé du plaidoyer, CEBAPH 

Contact presse: Hugues SEUMO 

Contact: asblcebaph@gmail.com
http://asblcebaph.over-blog.com/

Tag(s) : #La Lettre
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :